Du rural à l'industriel

Ville de la Province de l'Artois, Lens au XVIIIe siècle forme un petit bourg d’environ 2 500 habitants, des "boyaux rouges" comme on a coutume de les appeler. 

Les terres alentours forment une grande plaine marécageuse que le lensois Guislain Decrombecque entreprend d'assécher et de fertiliser dans les années 1840. Cultivateur de génie et habile industriel, il transforme la ville dont il devient maire de 1846 à 1865. Il est désigné Premier Agriculteur du Monde et reçoit le Grand Prix International d’Agriculture lors de l’Exposition Universelle de Paris de 1867.

Au moment où est découvert le charbon puis créée la grande société des Mines de Lens (1852), la ville conforte son dynamisme et devient capitale du bassin minier du Pas-de-Calais. Les fosses ouvrent les unes après les autres, la production s'intensifie et la main d'œuvre afflue sur le territoire. L’architecture spatiale du Bassin minier tire son origine de cette époque. Aux XIXe et XXe siècles, elle s'organise selon des logiques sous-terraines, à partir des carreaux de fosses.

Toutes les composantes qui constituent l’industrie charbonnière – lieux de productions (fosses, bâtiments techniques, bureaux), voies de communication (cavaliers, canaux, routes), lieux de résidences et équipements pour les mineurs et leurs familles (cités, écoles, dispensaires de santé, églises ) – répondent à un seul objectif : celui de la productivité. Chacune des concessions minières a laissé sa propre empreinte architecturale, urbaine et paysagère, contribuant à l’aménagement du territoire dans son ensemble.

L'enjeu aujourd'hui est de maintenir cet équilibre entre zones urbanisées et grands espaces agricoles.

Paysage actuel mêlant héritage minier (terrils jumeaux de Loos en Gohelle) et grandes plaines agricoles - Crédit photo M. Brard