Inauguration présidentielle de l’Anneau de la mémoire

Événement | Ajouté le: 05 novembre 2014

Ablain Saint Nazaire - Vue aérienne sur le chantier de l'Anneau de mémoire © Photo Laurent Mira

Le 11 novembre 2014 a été inauguré le Mémorial international de Notre-Dame de Lorette par François Hollande, Président de la République et Daniel Percheron, Président du Conseil régional et d’Euralens. Le projet, d’un coût total de 8 millions d’euros, a été financé par la Région Nord - Pas de Calais, par l’État (Ministère de la Défense), par le Département du Nord et par la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin. Il a été, en 2013, labellisé Euralens avec le Centre d’interprétation de Souchez qui ouvrira ses portes en mai 2015.

Prouesses techniques

L’ouvrage imaginé par l'architecte Philippe Prost a nécessité des recherches importantes pour sa conception et pour sa réalisation.

Situé sur un terrain de 2,2 ha à proximité immédiate de la nécropole nationale d’Ablain Saint Nazaire - le plus grand cimetière militaire de France - l’anneau de mémoire évoque le destin tragique des soldats morts au combat sur les terres de l’Artois entre 1914 et 1918. D’un périmètre de 328 mètres, il se soulève en porte-à-faux sur 56 m, semblant ainsi posé en équilibre sur la colline.

L’ellipse, composée d’éléments de 7,5 à 10 tonnes, paraît étonnamment légère grâce à l’utilisation d’un béton fibré ultra haute performance. Sa pose a nécessité une méthodologie analogue à celle employée pour la réalisation des viaducs. Contrôlée par un géomètre en permanence, elle a mobilisé quelques 7 500 heures de génie civil.

Si l’extérieur de l’anneau se présente comme un ruban de béton sombre, couleur de guerre, l’intérieur est constitué de 500 plaques d’acier inoxydable de couleur bronze d’une dimension de 0,90 m de large par 3 m de hauteur. La gravure des noms des soldats a nécessité la mise au point d’un procédé innovant appelé "haptigraphie".

Le parti pris architectural

Le projet s’inscrit dans une démarche de mise en valeur du territoire, l’un des théâtres majeurs du premier conflit mondial sur le front ouest. Il vise à dépasser l’horreur de la Première Guerre mondiale pour commémorer ses combattants et rappeler l’importance de la paix. « Pour répondre à une telle ambition, il fallait un geste à la fois simple et fort qui conjugue le monumental à l’intime » indique Philippe Prost, architecte Mandataire de l’équipe de maîtrise d’œuvre.

En adoptant la forme de l’anneau, symbole de l’unité, l’architecte souligne la fraternité qui règne aujourd’hui entre les peuples belligérants de la Grande Guerre. « J’ai choisi l’anneau comme figure, en pensant à la ronde que forment ceux qui se tiennent par la main. »

En plaçant une partie de l’ellipse en porte-à-faux au-dessus du vide, il a aussi voulu souligner la fragilité d’une situation de paix inédite dans l’histoire millénaire du Vieux continent.

Cet anneau porte les noms de 579 606 combattants, gravés selon l’ordre alphabétique sans distinction de nationalité, de grade ou de religion. Il évoque ainsi l’unité et l’éternité puisque les lettres s’enchaînent sans fin, sur un support doré aux reflets changeants. Un caractère original, le "Lorette", permettant une lecture des noms sous toutes les lumières a été conçu par le graphiste typographe Pierre di Sciullo.

Un site empreint d’une grande poésie

Pour sublimer l’Anneau de la mémoire, un dispositif multinational méditatif et rayonnant a été imaginé par l’artiste conceptuel Yann Toma. La "Grande Veilleuse", c’est son nom, est un manteau de lumière qui habille le mémorial à la nuit tombée. « À l'image de cette rencontre de tous les morts de la Grande Guerre, explique l’artiste, les lumières se répondent entre elles avec des effets d'écho. »

Un écrin de verdure a par ailleurs été créé par David Besson-Girard. « Le projet de fleurissementprécise le paysagiste, s’installe dans la durée de la période anniversaire 2014-2018. En 2014, le champ est une étendue verte et libre. Début 2015, le sol est ouvert et retourné pour constituer les massifs de fleurissement. Dans la foulée, les jeunes vivaces sont implantées dans la terre à nu. Le choix des vivaces évoque les coquelicots, les bleuets et les myosotis blancs symboles réunis des trois grandes nations qui se sont affrontées. »

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