La labellisation sous l'œil des experts

Euralens | Ajouté le: 21 décembre 2012

Les experts Euralens réunis à Lens le 17 décembre à l'occasion du premier Comité d'expertise de labellisation © Euralens

Le 17 décembre 2012 s’est rassemblé le premier Comité d’expertise de labellisation Euralens. Après les techniciens du territoire, réunis le 23 novembre, c’est au tour des experts issus du Cercle de qualité Euralens de donner leur avis sur les dossiers candidats.

 

Le processus de labellisation : petit rappel

La labellisation a pour but de promouvoir des projets de qualité, issus de la dynamique Euralens. Les candidatures, portées par les adhérents de l’association, sont examinées par différentes instances, avant d’être soumises au vote du forum, réuni en Assemblée générale. La première vague de labellisation est prévue pour le début de l’année (février).

7 experts pour 31 dossiers

Au centre : Bernard Masset, Délégué général d'Euralens et Jean-Louis Subileau, AMO d'Euralens, entourés des experts © Euralens

Les 31 dossiers complets sont soumis le 17 décembre à l’œil de 7 experts Euralens. Parmi eux, l’ingénieur de Bilbao Pablo Otaola et l’urbaniste d’Emscher Park Dieter Blase font le déplacement depuis l’Espagne et l’Allemagne. La matinée est consacrée à l’examen attentif des projets, en présence de 18 membres issus des équipes d’instruction. La visite du Louvre-Lens qui suit leur permet d’exprimer un avis unanime sur la qualité architecturale et muséographique du nouvel équipement.

Ce qu’ils disent d’Euralens…

> Pablo OTAOLA, qui a dirigé le développement urbain autour du musée Guggenheim de 1993 à 2001 :
« Le processus de réhabilitation engagé au nord de l’Espagne dans les années 1990 est comparable à celui mis en place dans la dynamique Euralens. Ce qui me frappe ici cependant, c’est le nombre de projets et leur qualité. On sent que le niveau d’exigence est de plus en plus élevé. Il y a eu, depuis 15 ans, un vrai chemin parcouru et l’émergence d’une demande administrative et citoyenne en ce sens. Par ailleurs, la prise de conscience des enjeux liés à l’arrivée du musée me semble être plus rapide avec le Louvre-Lens : quand Guggenheim a ouvert, seuls les pouvoirs publics avaient engagé des fonds, les investissements privés sont arrivés bien après. »

> Dieter BLASE, aménageur en charge de la reconversion de la Ruhr dans la démarche IBA Emscher Park (1989-1999) :
« Le contexte des années IBA est très différent de celui que l’Europe connaît de nos jours. À l’époque, les dépenses nationales de l’Allemagne étaient 4 fois plus élevées. La priorité des états aujourd’hui est de sauver les banques. Le fait de lancer un programme d’action sur un ancien site industriel à l’échelle du territoire est en soi très ambitieux… Le potentiel de la plupart des dossiers candidats au label Euralens est bon, parfois très bon. Parmi les enseignements d’Emscher Park, il y en a un qu’il me semble important de vous soumettre. Il ne faut pas penser un projet seul mais dans son rapport au quartier, à la ville, à l’environnement dans lequel il s’inscrit. L’investissement financier dans un projet n’est véritablement rentable que s’il a des répercussions ailleurs. »

> Florence LIPSKY, architecte : « J’ai trouvé Lens bien changé depuis le dernier voyage du Cercle de qualité en 2010. L’ancrage paysager du musée dans la ville, grâce au travail de l’équipe Desvigne – de Portzamparc, est vraiment une réussite ! C’était une étape importante pour Euralens. La labellisation va maintenant aider les élus à penser les programmes et les accompagner dans la réalisation de leurs projets. On sent beaucoup de volontarisme et d’ambition mais cela ne doit pas tempérer le niveau d’exigence. Dans la réhabilitation des cités minières, par exemple, il ne faut pas se contenter d’une rénovation des logements. L’aspect énergétique et citoyen doit être aussi important, voire plus, que la question de la sauvegarde du patrimoine bâti. »

> Nathan STARKMAN, Grand prix de l’urbanisme en 1999 et ancien directeur de l'agence d'urbanisme Lille Métropole :
« Le niveau qualitatif du Louvre-Lens est vraiment époustouflant ! Ici comme à Euralille, il y a l’idée d’engendrer une dynamique et de produire quelque chose d’un degré d’excellence hors-norme, à partir d’un équipement structurant. J’ai repéré des gens de grande qualité dans la maîtrise d’œuvre de projets candidats au label Euralens. J’ai noté aussi que les demandes concernent des registres très différents : des cursus universitaires, des actions économiques, de l’aménagement… Ce foisonnement est un signe très positif. Côté méthode, le processus de labellisation Euralens s’enclenche bien. »

> Natasha Lacroix, Maître de conférences en psychologie et directrice de l’IUT de Lens depuis 2008 :
« Avec la dynamique de labellisation Euralens ce territoire est porteur d’espoirs pour l’avenir. C’est une véritable bouffée d’oxygène ! Le label va distinguer des projets très différents et à divers degrés d’avancement. Il va permette à des programmes ambitieux, labellisés très tôt, de se réaliser pleinement sur du moyen ou du long terme. Les milieux enseignants et universitaires sont partie prenante de la démarche et proposent de nouvelles formations sur des filières innovantes. Ce sont les habitants du territoire, en particulier les plus jeunes, qui en seront les premiers bénéficiaires... »

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