Le projet des réserves du Louvre franchit une nouvelle étape

Aménagement | Ajouté le: 07 juillet 2015

La maîtrise d'œuvre du futur Pôle de conservation des réserves du Louvre de Liévin vient d'être dévoilée. Elle sera assurée par le cabinet anglais Rogers Stirk Harbour et Partners. Un grand projet structurant lié à la dynamique Euralens qui devrait voir le jour en 2018.

Un grand projet architectural

Un concours international d’architecture a été lancé pour désigner la maîtrise d’œuvre du bâtiment qui abritera, à l’horizon 2018, les prestigieuses réserves du musée parisien à Liévin. Ils n’étaient plus que cinq cabinets en lice sur les 173 candidats (Plus d’info). C’est finalement le groupement emmené par le cabinet d’architecture britannique Rogers Stirk Harbour + Partners (associé notamment au paysagiste français Mutabilis Paysage) qui a été choisi ce mardi 7 juillet.

Situé à quelques mètres à peine du parc du Louvre-Lens, ce bâtiment de 20 000 m² (dont 9 950 m² d’espaces de stockage) prendra place sur l'ancienne cité Jaurès de Liévin. Le début des travaux est prévu pour 2017. Le budget de l'opération est de 60 millions d'euros, dont 35 millions pour la construction de l'édifice, financé à 51% par le Louvre et à 49% par le Conseil régional Nord-Pas de Calais. 

Pour le territoire l'enjeu est de taille, ainsi que le souligne son président Daniel Percheron, également président d'Euralens : "Le projet du Pôle de conservation, conçu par une équipe franco-britannique, s’inscrit dans la triple dynamique voulue par la Région Nord-Pas de Calais et portée par Euralens." Dans ce triptyque on retrouve d'abord la dynamique du culturel initiée par l'arrivée du Louvre-Lens. Une dynamique économique ensuite, avec le soutien de pôles d’excellence – Louvre Lens Vallée et IMAP. Une dynamique environnementale enfin, avec mise en place de la "Troisième Révolution Industrielle" puisque, comme le souligne Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre, "le projet propose des solutions innovantes en matière de développement durable et d’inertie du bâtiment."

Prix Pritzker à Lens… et de quatre !

Pour faire vite, on peut dire que le Prix Pritzker est un peu le Nobel d'architecture. En organisant des concours internationaux pour la maîtrise d'œuvre de ses grands projets, le territoire a fait le choix de l'excellence. Ainsi les plus grands noms de l'architecture et de l'urbanisme se sont penchés sur son avenir et ont apposé leur signature sur quelques réalisations lensoises.

Un premier Pritzker, l'agence japonaise SANAA, a travaillé sur le bâtiment du Louvre-Lens. Aux abords du musée-parc, deux Français lauréats du Prix Pritzker ont été désignés pour la conception d'un plan directeur d'aménagement urbain d'ensemble : Michel Desvigne et Christian de Portzamparc. Ils ont ainsi défini le "Plan directeur Euralens centralité" qu'Euralens a choisi d'étendre sur un périmètre plus vaste avec la "Chaîne des parcs". Avec le projet de Pôle de conservation, Lens accueille son quatrième Prix Pritzker : le Britannique Richard Rogers. Il est notamment l’auteur du nouveau World Conservation and Exhibition Center du British Museum à Londres, livré en 2014.

"Une sobriété réfléchie et élégante"

Pour le projet de Pôle de conservation, le groupement de Rogers Stirk Harbour + Partners a travaillé dans la lignée de ses prédécesseurs. Comme l'expliquent les architectes britanniques : "L’économie des moyens mis en œuvre, est le reflet d’une sobriété réfléchie et élégante. L’intégration du bâtiment dans son paysage […] le rend à la fois tout à fait contemporain et intemporel." Ces partis pris étaient à l'origine de la conception du Louvre-LensPlus d'infoLiévin - Pôle de conservation du musée du Louvre. Vue aérienne du projet © Rogers Stirk Harbour + Partners

Ils ont aussi guidé le Plan directeur Euralens centralité (avec son Arc vert central). L'architecte mandataire a voulu s'inscrire dans cette continuité : "Le paysage est le socle du projet, explique-t-il. Nous nous sommes fondus dans les principes de Michel Desvigne." Comme le commente Nicolas Guillon dans un article du Moniteur : "Le Pôle, légèrement incliné et d’emprise triangulaire, viendra s’insérer dans l’Arc vert d’Euralens, le prolonger même par son toit-prairie."

Pourquoi un Pôle de conservation du Louvre à Liévin ?

Aujourd'hui environ 250 000 œuvres sont conservées au sein du palais du Louvre et à l’extérieur, dans plus de 60 réserves différentes. 

Le nouvel équipement de Liévin offrira un lieu unique de conservation, de préservation et de recherche, à proximité immédiate du Louvre-Lens. L'objectif premier pour le musée du Louvre est de garantir la sécurité des œuvres en les préservant du risque de crue centennale de la Seine. Par ailleurs, les conditions offertes par le bâtiment sont stables et optimales, le projet "répondant parfaitement, comme l'explique Jean-Luc Martinez, au programme pour la stabilité climatique des espaces de réserves et pour son organisation au quotidien sur un seul niveau." Enfin, constituant l’un des lieux de recherche les plus grands d’Europe, il permettra d'accroître le rayonnement scientifique du musée.

Plus d'info

Découvrir les différents espaces du futur Pôle de conservation

Visiter le site internet de Rogers Stirk Harbour + Partners

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